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julie schittly - Page 2

  • recensement des cabines # 79 - Quelneuc (Morbihan)

    Nos départements sont ainsi faits que leurs frontières paraissent parfois incongrues. On peut comprendre qu'un cours d'eau puisse faire séparation mais parfois rien n'explique pourquoi telle une presqu’île osant défier l'océan (mais la nature n'est pas douée de raison), un morceau de département empiète sur un autre. Il est vrai que nous ne sommes pas en Afrique et qu'on n'a pas utilisé de règle pour faire les délimitations. Il y a sans doute des raisons historiques ou administratives mais je n'ai pas envie de chercher le pourquoi du comment.

    Il en est ainsi de Quelneuc, commune la plus orientale du Morbihan. D'ailleurs, le site internet de la commune le stipule très bien :

    presqu'île de Bretagne intérieure à l'Orient du Morbihan, s'avance en Ille et Vilaine, comme une main tendue vers les lueurs de l'aurore.

    Sur la carte, Quelneuc est représenté par le point rouge. On sent que telle une feuille morte emportée par les vents d'ouest, Quelneuc a des envies d'ailleurs (j'essaie d'être aussi poétique que celui ou celle qui a écrit sur le site -). Hélas, Quelneuc, dans le Morbihan tu es, dans le Morbihan tu resteras, parce qu'il rare qu'une commune change de département selon son bon vouloir, d'autant plus lorsqu'on est une commune sous administration française. 

    250px-56183_-_Quelneuc_carte_administrative.png

    20 novembre 2016. Après une nuit venteuse, la météo s'était calmée dans la matinée et j'avais à faire dans les environs de Quelneuc. J'avais repéré la veille cette incongruité à tel point que roulant sur la route nationale 24 jonchée de branches et d'amoncellements de feuilles mortes, j'étais quasiment aussi motivé par mon affaire que par la visite de Quelneuc dont j'espérais évidemment la présence d'une cabine (avec bon espoir car d'expérience, plus une commune est paumée et peu peuplée, plus elle a de chances d'en disposer encore une....à force de recenser, je suis presque en mesure d'écrire une thèse sur "la probabilité de la présence d'une cabine téléphonique dans telle commune"). 

    Je suis arrivé sur zone à 16:54. Le ciel était gris. J'ai été accueilli à Quelneuc par un panneau standard m'indiquant que je roulais sur la D138. Je glose, je glose car je ne vais pas avoir grand chose à dire de ce bourg. 

    QUELNEUC2011 2016 (1).JPG

    Il ne m'a fallu que quelques secondes pour tomber sur la cabine qui se situe juste à côté de la mairie. Il s'agit d'une cabine à pièces fermement scellée sur une dalle de béton telle une statue à laquelle on tient comme à la prunelle de ses yeux. 

     

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    Son numéro d'appel est le 02 99 08 93 35. Je signale au passage que l'indicatif 99 est utilisé en Île-et-Vilaine (97 pour le  Morbihan), preuve s'il en est que Quelneuc ne sait pas sur quel pied danser. A ce propos, il m'amuse de penser que la frontière coupe un champ en deux. Il y a souvent des légendes de la sorte dans les zones frontalières. J'ai décroché le combiné, pas de tonalité. J'ai quand même essayé d'appeler et la sonnerie a retenti, par contre la communication était impossible. La sonnerie continuait à retentir alors que j'avais coupé la communication sur mon smartphone sans fil. J'ai attendu que ça s'arrête de peur d'effrayer quelque badaud mais la sonnerie continuait à retentir. J'ai donné un coup de pied dans le bordel et la sonnerie s'est tue. Mon petit doigt me dit que c'est la dernière fois qu'elle a sonné. 

    Chers habitants de Quelneuc, avides d'histoires locales et d'anecdotes inutiles, apprenez que votre cabine a sonné pour la dernière fois le 20 novembre 2016. Les méchants démanteleurs , même s'ils ont du retard sur leur prévisionnel finiront bien par la trouver, qu'ils soient des méchants morbihannais ou des vilains bretilliens. Bretillien est le gentilé (tout récent) des habitants d’Île-et-Vilaine et avouez qu'il est étrange qu'on n'est pas mis d'accent sur le premier E de Bretillien. 

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    Voici ci-dessus une vue globale du centre de Quelneuc. Au premier plan, on distingue la Charmette, un restaurant qui fait guinguette, qui n'a l'air de rien comme ça et pourtant, selon son site, il s'agirait d'un haut lieu de la culture bretonne :

    charmettes.jpg

    Je ne sais pas si c'est très visible mais il est clairement indiqué qu'en 15 ans, cette adresse bien connue des bretons (j'ai fait une enquête aujourd'hui au boulot et cette assertion n'est pas confirmée) attire un public éclectique. Je suis naïf et disposé à le croire mais le site n'a pas annoncé de spectacle depuis la Saint-Valentin du 14 février 2015 (et pourtant, comme à Clerval, à Quelneuc sur le pavé, il y a des filles à marier...mais personne ne les demande -)

    J'ai pris une photo de l'église de Quelneuc mais elle est d'un style gothique tellement quelconque que je ne vais pas prendre la peine de la poster ici. Je serais quand même curieux de savoir combien de messes y sont célébrées chaque année et puis aussi la dernière fois qu'un homme et une femme s'y sont mariés (oui, parce que dans les églises, on ne pratique pas encore le mariage homosexuel...sauf peut-être à Quelneuc). 

    Je n'ai même pas pris dix photos du bourg dans lequel je suis resté  quelques minutes alors tout ce que je pourrais dire de plus serait des infos trouvées sur le net, genre : Roger Gicquel y a vécu (et depuis Quelneuc a peur !) et une course de vélocipèdes réputée y a lieu tous les ans. 

    Quelneuc, qui ne compte que 550 habitants dispose quand même d'une école (catholique va sans dire). 48 élèves y sont scolarisés. Quand un bourg possède encore une école, c'est qu'il n'est pas complètement mort, d'ailleurs, je n'ai jamais dit ça. Dans cette note, notez que je ne me suis pas moqué de Quelneuc, tout simplement parce que j'ai de la sympathie pour les bourgs paumés ne voyant pas la moitié de leur misère. Allez, humour !

    Quelneucoises, quelneucois, profitez de vivre à l'abri de ce monde fou, profitez de votre anonymat. Pour vivre heureux, vivons cachés ! Le parvis de l'église est assez grand pour y organiser des farandoles et les prés suffisamment reculés pour y organiser des raves parties. L'avenir vous appartient.

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    Oui, profitez, rassemblez-vous, aimez-vous, faîtes des enfants, faîtes vivre vos petits commerces et même si j'ai donné un coup de pied dans la cabine, et que vous voulez quand même savoir s'il y a de la vie en dehors de votre commune et bien, utilisez d'autres moyens mais évitez autant que faire se peut d'aller voir ailleurs. Je vous le dis sincèrement et du fond du cœur et comme l'écrivait maladroitement Proust :

    On ne connaît pas son bonheur. On n'est jamais aussi malheureux qu'on croit.

    Avant de partir, j'ai pris ces cornouillers, le seul arbuste qui est plus beau en hiver qu'en été. 

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    visite le dimanche 20 novembre 2016. Arrivé à 16:54, départ à 17:09.  Maire  : Loïc Hervy . 550 quelneucois. Canton de Guer. Prochaine étape : Saint-Abraham

    Loïc LT

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  • CR305 : tropique de la violence - Natacha Appanah

    tropique de la violence.jpgLe souvenir de l'étranger m'habite. A chaque fois qu'un ado désoeuvré est livré à lui-même dans un pays exotique, je repense tout le temps à Meursault et tente de trouver des points communs. En plus, ici, Moïse, le héros de ce roman polyphonique voit sa mère adoptive s'écrouler sous ses yeux (sans doute victime d'une crise cardiaque) et au lieu d'appeler les secours, il reste de marbre, fait comme si de rien n'était, dort même dans la maison puis s'en va rejoindre le bidonville de Mayotte, portant sa casquette NY. Cette mère adoptive, c'était la Française qui l'avait adopté après qu'il ait été abandonné par une réfugiée arrivée illégalement des Comores via un bateau de fortune (appelé kwassa là-bas si je me souviens bien). La mère l'élève comme un enfant blanc, il fréquente les beaux quartiers, l'école française et puis après son décès brutal, comme poussé par un instinct primitif, il rejoint les lieux de ce qu'il est au fond : un enfant du pays. Il traîne alors dans l'immense bidonville de Mayotte qu'on appelle là-bas Gaza et fait la rencontre de Bruce, le chef de gang qui va précipiter sa perte.

    Le roman polyphonique n'est pas trop ma tasse de thé. Je préfère qu'il n'y ait qu'un seul narrateur et j'ai déjà expliqué la raison plein de fois sur ce blog et je n'ai pas envie de redire pourquoi. Nonobstant ce dispositif, tropique de la violence tient la route et vaut surtout pour sa valeur documentaire. On imagine mal que la république française (dont Mayotte est le 101ème département mais politiquement l’affaire pose toujours problème) compte un territoire où règne une telle violence, à part évidemment dans des quartiers bien délimités où les français  vivent comme dans des ghettos de luxe.

    En dehors de cela, la personnalité de Moïse est attachante en même tant qu’agaçante. Le parallèle avec Meursault n'est donc pas dénué de fondement. Moïse souffle le chaud et le froid, relit sans cesse le même livre (l'enfant et la rivière de Henri Bosco) mais est attiré par le danger.

    Les services sociaux de l’Etat Français ou des ONG  en prennent pour leur grade (il ne servent à rien sauf à se faire vandaliser leurs locaux) et Mayotte non plus n'en sort pas grandi malgré des descriptions époustouflantes des plages et de la nature luxuriante (faut que je fasse gaffe à ce que je raconte parce que je connais quelqu'un - très bien même - qui connaît quelqu'un qui y est en ce moment).

    Tropique de la violence vaut le détour et Mayotte aussi paraît-il ! C’est une destination touristique peu prisée mais pour ceux qui souhaitent s’y rendre en partant de Pleugriffet via le Canal de Nantes à Brest (hein Julie Schittly), on peut débuter son voyage en partant de  l’écluse de Cadoret en navigant sur l’Oust et puis une fois arrivé à Nantes, couler son bateau d’une manière ou d’une autre (perceuse avec gros forêt, masse, dynamites…) et se rendre à l’aéroport, prendre le  premier avion pour Paris et à Paris trouver une hypothétique correspondance pour Mayotte. Il faut arrêter de voir des difficultés là où il n’y en a pas. Les choses sont souvent plus simples qu’elles en ont l’air.

    lecture octobre 2016, sur livre papier (emprunt médiathèque Quatro à Baud), 175 pages, éditions Gallimard, parution août 2016, note : 3/5. 

    Loïc LT

  • CR304 : les gens dans l'enveloppe - Isabelle Monnin

    les gens dans l'enveloppe.jpgQuelques personnes parfois me demandent d’écrire un livre (roman ou autres). Ecrire, c’est chouette, mais il faut avant tout avoir le talent pour ça et je suis le mieux placé pour savoir que je ne l’ai pas et par ailleurs il faut une idée. Et l’idée, je ne l’ai pas. Je parle de ça parce que les gens dans l’enveloppe, c’est avant tout une idée géniale ! Sur Internet, l’auteure achète sans trop savoir pourquoi une enveloppe contenant des photos défraîchies d’une famille quelconque. Ensuite, passée l’interrogation sur la raison pour laquelle une famille se débarrasse de ses photos, une idée lui vient. A partir de ces clichés (rarement légendés), elle va écrire un roman. C’est la première partie du livre. Dans ce roman, en s’appuyant évidemment sur les photos et en attribuant des prénoms aux gens (sauf ceux dont la photo donne le nom), elle imagine l’histoire de cette famille dont elle ne sait rien, pas même l’endroit où elle habite. Le personnage central est une jeune fille très belle qui s’appelle Laurence et qui attend désespérément le retour de sa maman qui a fui avec son amant en Argentine. Plus tard, elle part d'ailleurs en Argentine à sa recherche (j'espère qu'elle n'est pas tombée sur les rustres du CR303 -)...pour ceux qui suivent ce blog...

    Ensuite, une idée géniale appelant une idée lumineuse, elle se décide à aller à la rencontre de cette famille, sans être trop certaine de pouvoir la retrouver. Les photos datent et elle n’a que très peu d’éléments à part que les gens habitent en Bourgogne. A partir d’un petit indice (un rectangle blanc sous l’horloge du clocher), elle parvient à trouver le lieu. Il s’agit du bourg de Clerval dans le Doubs. Elle se rend sur place et aidée par des clervalois férus d’histoire locale, elle retrouve la trace de la famille. Elle prend contact. Ceux qui étaient âgés sur les photos sont morts et les plus jeunes ont vieilli (comment parler pour ne rien dire) . La famille se prête au jeu. Et évidemment, leur histoire n’a rien à avoir avec celle inventée par l’auteure.

    Donc le livre se divise en deux parties : le roman et l’enquête. Le roman m’a laissé sur ma faim. J’ai trouvé qu’il manquait de souffle et d’ambition. Quand on a une si belle idée, on l’exploite au maximum. L’enquête par contre m’a complètement chamboulé. A force de s'immiscer dans la famille, Isabelle Monnin a fini par s’attacher à elle. Son projet est devenu une obsession. Son but était de retrouver une jeune fille qu’on voit sur la photo (Laurence) dont les parents se sont séparés  mais c’est Michel, le père de Laurence qui s’avère être le personnage central. Il est le lien entre les grands-parents décédés et sa fille Laurence qui vit dans une villa moderne de Clerval. Michel a 67 ans au moment de l’enquête, sa vie est derrière lui mais l’arrivée d’Isabelle Monnin avec son enquête aussi étrange qu’incongrue va lui donner un second souffle et il va se nouer un lien très fort entre lui et Isabelle (même si à la base, c’était mal parti car elle a voulu faire croire qu’elle voulait acheter la maison de famille ce que Michel a mal pris). J’abrège bien sûr, toute la famille est de la partie et l’enquête est l’occasion aussi d’évoquer Clerval ( à défaut de Persquen) , bourg de 1000 habitants assez industrialisé et les mutations qu’il a connues. La famille M (évidemment, l’auteure a la délicatesse de ne pas dévoiler le vrai nom), ses déboires, ses joies, ses peines, Clerval, l’histoire de France, c’est tout cela qui est convoqué dans ce récit. C'est une famille banale, tout comme Clerval et avec si peu de matière (ou avec ce trop plein de matière, tout dépend comment on conçoit la littérature) Isabelle Monnin nous livre un objet littéraire non identifié plus modianesque que les romans de Modiano. Au milieu du bouquin, entre le roman et l’enquête, le livre contient quelques photos trouvées dans l’enveloppe (j’ai mis celle de Laurence en bas de la note). 

    Il y a beaucoup d’émotion sur la fin, quand l’enquête se termine. Le compositeur et chanteur Alex Beaupain (que j’adore par ailleurs) met le tout en musique et certains membres de la famille acceptent de chanter (et Michel, lui, il parle dans le titre -Clerval, Serge - du brocanteur qui est venu vider la maison de famille en prenant entre autres les photos que l’auteure retrouvera plus tard sur le net). J’ai terminé le roman à l’aube et je me suis surpris à pleurer...pour Michel et puis je ne sais pas. Pour le temps qui passe et qui laisse quoi de nos vies à part des photos qui vieillissent mal...peut-être aussi parce qu'on a tous quelque chose de cette famille M.

    Et moi, si j’avais trouvé une enveloppe avec les photos d’une famille inconnue qu’en aurais-je fait ?

    (Sinon, avis aux célibataires, sachez qu’à Clerval sur le pavé, y’a des filles à marier, yen a des petites et des grandes, elles sont toutes à marier, mais personne ne les demande)...chansonnette écrite par un ancien curé de Clerval et qui sert de base à quatre chansons de Alex Beaupain. (Moi, à la maison, pour rigoler quand je la chante, je change les grandes en moches, c'est pas drôle hein ?)

    lecture sept/oct 2016, sur livre papier (et oui, encore !), 408 pages, éditions JC Lattès (livre de poche), parution septembre 2015, note : 4/5. Grand merci à celle qui me l'a conseillé

    Merci à Julie Schittly pour la découverte. 

    Loïc LT

    Voici Laurence ( née en 1975 et fille de Michel et Suzanne), avec son beau pull rayé que sa grand-mère a dû lui tricoter, son regard fugueur et la belle tapisserie derrière. A quoi ressemble-t-elle aujourd'hui, mère de deux enfants et habitant une maison moderne de Clerval ?

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  • CR302 : le grand jeu - Céline Minard

    le grand jeu.jpgLire des romans de la rentrée littéraire n'est pas une nécessité absolue d'autant plus lorsqu'on ne trouve rien qui nous tente. Mais bon, j'ai toujours l'espoir que comme dans la musique ou dans d'autres arts, la littérature évolue, sur la forme et sur le fond. Les auteurs français ont beaucoup donné dans l'expérimentation littéraire, il serait peut-être temps qu'ils renouent avec ce qui est le propre de la littérature : raconter une histoire (vraie ou fausse) de la façon la plus affinée possible. Mais apparemment, c'est trop demander. Evidemment, ce n'est pas une généralité mais quand même, globalement, c'est le reproche qu'on peut faire aux auteurs français : de se prendre pour des défricheurs quand on voudrait qu'ils soient des raconteurs. 

    Ce récit de Celine Minard partait d'une bonne intention : la narratrice décide, pour des raisons obscures (bien qu'elle égraine ici ou là une certaine forme de misanthropie) de s'isoler en haute montagne dans un caisson high-tech accroché à flanc de rocher et près d'un endroit où il lui est possible de cultiver un petit jardin et d'aménager un cellier. On n'a pas le droit non plus de savoir comment elle s'est prise pour faire installer tout cela mais on a, dans la première partie, le privilège de pouvoir suivre le cours de l'installation à tel point que j'avais l'impression de lire un bouquin scientifique, genre d'un géologue ou un chercheur en je ne sais quoi. Une fois installée, cette femme mystérieuse se lance dans des défis montagnards insensés, quittant son gîte quelques jours pour aller faire de l'alpinisme et accessoirement mettre sa vie en danger. Cette partie est tout aussi pénible et ne peut plaire qu'aux alpinistes amateurs. 

    Ce qui aurait pu changer la donne et mettre un peu d'émotion dans ce roman est sa rencontre avec une sorte d'ermite, qu'elle appelle "la nonne" avec qui elle parle très peu mais boit beaucoup de rhum. Je signale au passage que cette nonne est assez capée en alpinisme également. Mais cette relation qui aurait pu casser le caractère un peu trop technique de l'ensemble laisse un goût d'inachevé. Je n'ai jamais compris ce que l'une attendait de l'autre et j'ai encore moins compris les paragraphes méta-philosophiques qui closent chaque chapitre. Donc, je suis passé à côté de ce roman atypique, un brin perché (pardon pour le jeu de mots) et mal embranché. 

    Je ne fais pas une fixation sur le Goncourt mais je constate  d'ailleurs que 'le grand jeu', malgré le fait que Céline Minard soit une auteure connue,  ne figure pas dans la première sélection (pourtant très élargie) et je n'en suis pas surpris. Je ne le conseillerais même pas à Julie Schittly me faisant part de son souhait d'aller s'isoler quelques mois en haute montagne. Ce serait le desservir. 

    lecture sept 2016, sur liseuse kindle, 192 pages, éditions Rivages, parution août 2016, note : 1.5/5

    Loïc LT

  • recensement des cabines # 73 - Merlevenez (56)

    Que faisais-je à Merlevenez (bourgade du sud du Morbihan qui n'a pas les pieds dans l'eau mais presque )  en ce samedi 10 septembre 2016 lourd et à moitié pluvieux ? Parfois, on se demande comment on arrive à certains endroits, sachant que la télétransportation ne fonctionne pas et que ce n'était pas un rêve. J'errais bien dans ce bourg en écoutant une playlist électro qui détonnait avec l'archaïsme des lieux. Mais qu'il est bon de se laisser bercer par une techno mélodieuse et de traîner ses savates dans un bourg avec comme seul objectif que de se laisser guider par le hasard. 

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    Je marchais, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. (en mode manque d'inspiration donc -). Cette chaumière typiquement bretonne a eu l'honneur d'être le premier cliché. Elle se situe à l'entrée du bourg en venant du nord, c'est à dire d'Hennebont.  

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    Ensuite, l'occasion faisant les lardons, je me suis mis en recherche de ce que les moins de vingt ans regardent avec curiosité voire circonspection à savoir une cabine téléphonique. Arrivé au centre du bourg, alors que Bubble de Julian Jeweil excitait mes tympans, je repère très vite les PTT ( lieu où selon mes statistiques, il  y a le plus de chance de trouver le Graal). 

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    C'est un bâtiment de PTT standard (voir s'il n'y a pas un recensement à faire de ce côté-là aussi tant ces bureaux d'origine sont de moins en moins courants) avec un étage qui a servi par le passé à loger la famille du directeur et dans lequel je ne rentrerais pas par effraction en pleine nuit, bien que ne croyant pas aux fantômes. Mais bon, comme vous avez pu le remarquer, il y a bien une cabine devant (fonctionnelle et portant le numéro 02 97 65 70 53). Le type habitant la maison en face (au fond de la photo) a eu la gentillesse de me prendre en photo et m'a fait cette annonce fracassante : il a travaillé aux ateliers de Kerpont où l'on fabriquait des cabines téléphoniques. Je m'étonne quelques heures plus tard de ne pas avoir été plus curieux, il avait sans doute beaucoup de choses à me dire. 

    Mais il aurait au moins pu me dire de réajuster mon col. 

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    Même s'il ne me l'a pas dit (au fait, il m'a quand même dit qu'elle était régulièrement utilisée...), j'ai tout de suite repéré qu'il s'agissait du modèle T-X, successeur du modèle T1000 (celui de Saint-Congard), modèle constitué d'un endosquelette de métal dont le châssis est renforcé et adapté pour le combat (d'où la raison sans doute, menace terroriste étant, qu'elle n'ait pas été démantelée). Le combiné du téléphone est équipé d'un dard lui permettant d'injecter dans le corps des usagers des transjecteurs nanotechnologiques afin d'en prendre le contrôle à distance.

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    Continuant mon périple et écoutant désormais le titre Europa de Agoria, je tombe sur une autre cabine dans la rue qui descend vers le sud et au bout de laquelle se situe une chapelle. Egalement accessible aux handicapés cette cabine apparemment plus récente que la précédente ne cache cependant aucune innovation technologique. Je pense qu'elle a été installée ici pour faire diversion. 

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    Egalement fonctionnelle, cela signifie qu'à Merlevenez, on peut s'appeler d'une cabine à l'autre. Il faudrait créer un label (au même titre que village fleuri, cité de caractère et tous ces machins) pour les communes permettant ce type de communication désuèt et dénué d'intérêt. (son numéro : 02 97 65 76 53). 

    Autre angle, version fusain :

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    C'était juste histoire de faire une belle transition avec la suite. Le vernissage d'une exposition de peinture multi-artistes avait lieu dans la chapelle de la Madeleine un peu plus bas.

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    Il y avait à boire et à manger, de l’impressionnisme et du figuratif. J'y suis resté un quart d'heures. On m'a gentiment proposé une coupe de champagne que j'ai arrogamment refusée. 

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    liste des exposants : Josseline Allard (Plouhinec), Marie-Hélène Bardouil (Pont-Scorff), Sophie Bouchain (Riantec), André Bourlard (Merlevenez), Yannick Furault (Hennebont), Joël Garnier (Merlevenez), Raymonde Grouhel (Erdeven), Eloi Le Rolle (Erdeven), Jean-Paul Libessart (Merlevenez), Michèle Pacgagnini (Merlevenez). A moins que cette chapelle soit désacralisée, saluons l'ouverture d'esprit du curé de la paroisse qui abandonne ses locaux à  une exposition de peinture profane. 

    Ce même jour, une fête foraine s'installait sur la pelouse de l'église du bourg (église Notre Dame des filles de joie). Décidément. 

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    Je suis repassé par l'hyper-centre et pris des photos de quelques commerces fondamentaux et notamment les locaux très moches de l'auto-école :

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    Le ciel était gris par dessus les toits. 

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    Maison néo-bretonne construite dans les années 70 (comme je les adore -) : 

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    Le centre ville alterne rues aux murs blancs et rues colorée. Merlevenez synthétise la variété de l'architecture bretonne, avec ses chaumières, ses maisons des années 30, les néo-bretonnes donc et en périphérie bien sûr, des maisons contemporaines sans âme entassées les unes sur (ou sous) les autres. Quel géographe et sociologue je fais ! Déjà que je commence à dire n'importe quoi sur les cabines, comment puis-je être encore crédible...

    Merlevenez, (56700), Morbihan , bourgmestre  : Jean-Michel Corlay  (depuis 2014),  3152 merlevenéziennes (quel horreur ce gentilé) , 2 cabines téléphoniques standard en bon état et en service situées l'une près de la Poste et l'autre dans la même rue (rue de la mairie) mais plus bas. reportage réalisé le 10 septembre 2016.

    Loïc LT

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    Je n'ai jamais compris cette obsession qu'ont les bretons de vouloir des palmiers dans leurs jardins. En général, ils vieillissent très mal et on voit clairement qu'ils sont malheureux. 

     

    playlist electro #  09 2016

    . Square 1 - Paul Kalkbrenner

    . Bubbles - Julian Jeweil

    . Vorfreude - Thomas Schumacher

    . Ringo - Joris Voorn

    . Carny - Pleasurekraft

    . Maeva - Joris Delacroix

    . Berlin - Underset

    . Flockentanz - Boris Brejcha

    . Plein Ciel - N'To

    . Toi - Worakls

    . Europa - Agoria

  • la cabine de Cacela Velha (Portugal)

    Il y a encore un mois, je n'aurais pas été capable de parler du Portugal ici. Mais le sport est l'école de la vie et il faut savoir en accepter les règles et les injustices, car oui ! les français étaient supérieurs aux portugais aussi valeureux fussent ces derniers. Mais depuis, il s'est passé des choses graves qui ont remis les choses à leur place, c'est à dire le foot à ce qu'il est, c'est à dire un jeu. Alors Viva Portugal !

    J'ai reçu hier ce MMS magnifique de la sœur de ma femme qui n'est autre que la fille de la mère de ma partenaire de jeu et par ailleurs aussi tante de mes enfants (ça fait beaucoup pour une personne) :

    cabine téléphonique, portugal

    La photo a été prise à Cacela Velha qui se situe sur la commune de Vila Real de San Antonio dans la région de l'Algarve (sud du Portugal). J'aime la sonorité de Algarve et il me tarde de le placer dans un poème. Quand on veut placer un mot, on y arrive toujours. Tout de suite, j'ai été saisi par cette photo, la pureté des couleurs, le bleu du ciel, la blancheur des murs, les ombres portées et cette cabine beige qui ne sert à rien puisqu'elle ne contient pas de téléphone, ni même un bibelot d'inanité sonore. Seul son sobre esthétisme lui donne sens. La chaleur doit être accablante, d'ailleurs l'homme est absent. Certainement subsiste une présence de minuit mais il faudrait la chercher longtemps. Donc, ce qui m'interpelle c'est le vide, l'absence, la vacuité. Un personnage (peut-être le Maître) a dû fuir cette pureté et se calfeutrer dans une casa. 

    Ça m'évoque un passage de l'Histoire de l'Art d'Elie Faure (lu par Belmondo dans Pierrot Le Fou) :

    L'espace règne. C'est comme une onde aérienne qui glisse sur les surfaces, s'imprègne de leurs émanations visibles pour les définir et les modeler, et emporter partout ailleurs comme un parfum, comme un écho d'elles qu'elle disperse sur toute l'étendue environnante en poussière impondérable. 

    Et comme cet été (sans fin) est mallarméen, je ne peux m'empêcher de trouver des accointances entre cette photo et le poème en X du poète également appelé sonnet allégorique de lui-même. Qu'est-ce qu'une allégorie ? C'est une façon de représenter quelque chose qui ne peut pas se présenter. Le poème de Mallarmé n'a d'autre but que de se raconter, or, comme il ne signifie rien, il y a comme un phénomène d'effondrement, de mise en abîme. Le poème n'a de raison d'être que lui-même. 

    stéphane mallarmé, sonnet en X

    Mallarmé tente de décrire une pièce vide dans laquelle des objets inutiles sonnent creux. Il l'expliquait ainsi " une fenêtre nocturne ouverte, les deux volets attachés, et dans une nuit faite d'absence et d'interrogation, sans meubles, sinon l'ébauche plausible de vagues consoles, un cadre, belliqueux et agonisant, de miroir suspendu au fond, avec sa réflexion, stellaire et incompréhensible, de la Grande Ourse, qui relie au ciel seul ce logis abandonné du monde."

    Vous avez le droit de penser que je m'égare (tu me connais hein Julie Schittly), c'est une option. Mais cette rue déserte, ces maisons blanches, cet édicule inutile, ce ciel bleu m'apparaissent comme la version diurne du sonnet en X. Avec un peu d'inspiration, je pourrais en faire un sonnet avec des rimes en arve (mais il n'y a que larve et ça m'énarve !) 

    Loïc LT ( qui s'en va puiser des pleurs au Styx)

     

    petit bonus pour rigoler un peu :


  • recensement des cabines # 67 - Calan (Morbihan 56)

    reportage le 11.06.2016

    En me rendant quelque part d'autres, j'ai fait un détour par Calan, un bourg si discret qu'il avait échappé à mon recensement et pourtant je croyais avoir bouclé le nord-ouest du département mais en fait non. Calan se situe là. 

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    C'était la fête au village.

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    Mais je n'étais pas venu pour pour ça, moi, même le samedi je travaille, j'ai des obligations. Etre recenseur officieux de cabines téléphoniques peut être considéré comme une contrainte, sauf quand c'est la passion qui te guide, n'est-il pas ?  Donc, venons-en au sujet, parce que cette note ne va pas traîner, je suis mode "été". Voici l'objet. 

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    Cabine et compagnies...

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    Un plaisantin (pas moi) a écrit sur le cabine "affichage interdit sous peine de poursuite". N'empêche que ça marche, la cabine n'est pas polluée par des publicités pour des discothèques vantant la venue de pseudos stars dont personne ne connait l'existence. L'intérieur est propre mais l'appareil est hors service. Numéro d'appel : 02 97 33 34 53. 

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    Les murs quand ils sont hauts,

    Surtout ceux qui n'ont pas de fenêtres et rideaux,

    Qui ont traînées parfois de gris jaune et de noir

    Dessous les cheminées,

     

    Sont bons pour être écrans aux visions des passants

    Qui n'y trouverait pas forme ni leçon

    Mais soupirail... (Guillevic) 

     

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    Le soleil brûle les rues désertes. Derrière les volets clos toutes les femmes sont nues. Mais il est inutile que je m'arrête : elles se vêtiront aussitôt, feindront d'ouvrir un livre, d'épousseter un bibelot ou de faire de la broderie. Déjà celle qui m'a promis les jardins sous la mer a retrouvé ses mains. La voici qui s'avance, écartant les façades... (Paul Alexis Robic)

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    Signe de vie

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    Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée...Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie... (Charles Baudelaire)

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    Marco a bien fait de sortir son panneau 'ouvert' car on en aurait douté. 

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    Calan , (56240), Morbihan , maire  : Pascal Le Doussal (depuis 2008),  1087 calanais (contre 848 en 2008 !), cabine téléphonique, modèle de Paris. reportage réalisé le 11 juin 2016 entre 17:00 et 17:25. Pas inspiré pour cette note. Merci les poètes. 

    Loïc LT, le 03.07.2016 

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  • bilan "positif" des nouveaux rythmes scolaires

    Le changement des rythmes scolaires en primaire date de deux ans et  heureusement, ma benjamine qui est en CM2 entre au collège et ne va plus avoir à se farcir ces fameux TAP (travaux d'activités périsclaires) qu'elle n'appréciait pas vraiment, d'ailleurs, on n'a jamais trop su ce qu'elle y faisait et le peu que j'ai discuté avec les instits ils me disent tous que c'est le bordel le plus total...à tel point que ma fille n'y participe plus et le printemps venu, elle préfère rentrer en vélo après les cours à 15 heures (vélo que je lui emmène le matin puisqu'elle va à l'école en autobus) plutôt que de se farcir pour la nième fois les mêmes activités de poterie ou de coloriage. A la limite, si certains enfants restent alors qu'ils ont la possibilité de rentrer, c'est pour s'amuser entre copains et non se concentrer sur les activités dont ils n'ont que faire (et qui sont en plus payantes dans certaines communes). Donc, en cette fin d'année la maison de l'enfance (ou je ne sais plus qui) a fait le bilan des TAP 2015-2016 et il s'avère que les avis sont unanimement négatifs (fatigue des enfants -surtout des tout-petits qui se tapent 4 temps scolaires dans l'après-midi- , désorganisation, rigidité du système) et conclusion de la personne qui a fait le bilan : "bilan globalement positif", nostalgique peut-être de George Marchais qui jugeait de la sorte l'URSS. 

    Je l'ai déjà dit ici, j'aurais préféré qu'on en reste aux 4 jours, la pause du mercredi me semblant importante (même si je sais, tous les enfants ne pouvaient pas rester couchés). De mon temps (je n'aime même cette expression que hélas j'utilise de plus en plus -) , on travaillait 4 jours plus une demi journée et on n'avait pas besoin de se farcir d'activités périscolaires. On bossait plus et puis c'est tout. Pourquoi on n'a pas fait la même chose (si à priori, c'est mieux pour l'enfant de travailler 5 matins plutôt que 4), c'est à dire 4 jours et demi mais classe tout le temps ?  On n'aurait pas eu toutes ces embrouilles, ces enfants fatigués et déboussolés, le prix à payer pour les communes (qui n'avaient pas besoin de ça alors que l'Etat baisse sa dotation). Mais non, Monsieur Peillon (où il se cache d'ailleurs ? ) s'est trituré le cerveau pour inventer une usine à gaz  que les responsables des académies  sont obligés aujourd'hui de dire du bout des lèvres que c'est un succès.  Certaines écoles privées qui avaient la possibilité de faire la réforme ou pas et qui l'ont fait  font marche arrière. En tout cas, parmi celles qui n'y sont pas passés (toutes celles de Vannes par exemple), il n'y en a pas une qui a envie de s'y mettre poussée par l'enthousiasme des autres ! Je ne sais pas qui gagnera l'élection 2017 (je parie sur Hollande) mais quel que soit le nouveau gouvernement, il faut vraiment annuler cette mesure. Il a va de l'intérêt de l'enfant, des finances des communes et du désarroi des  parents. Il ne faut pas avoir honte de revenir sur ce qui ne marche pas. 

    En tout cas, même si je n'ai plus d'enfants en primaire, je garde un œil sur ce dossier aberrant que seul un apparatchik socialiste pouvait inventer. Et j'aimerais bien savoir ce que pense Julie Schittly, une amie

    Loïc LT

  • recensement des cabines # 66 - Meucon (Morbihan 56)

    Le bourg de Meucon ne se situe pas très loin de mon boulot (un quart d'heure à peu près en prenant les chemins d'exploitation) alors j'ai profité de la pause-déjeuner pour m'y rendre, accompagné de Julie Schittly qui était désireuse de voir le FAMEUX recenseur à l'épreuve. Meucon se situe au nord de Vannes et est connu pour son aéroport et sa base militaire qui n'est plus ce qu'elle était, d'ailleurs ça fait froid dans le dos quand on traverse la base de voir tous ces campements et bâtiments délabrés. 

    Meucon dispose d'une cabine téléphonique standard, ce que j'explique parfaitement dans cette vidéo dont le son était légèrement perturbé par vent d'est-nord-est, force 7. 

     

    On a pris aussi quelques photos. 

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    Cette photo qui n'a l'air de rien et où j'ai une sale gueule n'est pas anodine. C'est la première fois que je vois qu'on indique que la cabine est à usage mixte (car on est allé voir plus loin et il n'y a pas de toilettes) et par ailleurs, avertis, je ne sais pas comment de ma venue, la commune a placardé la date de la venue du recenseur. Je regrette juste que l'on n'est pas mis mon nom mais ne soyons pas plus meuconnais que le meuconnais et saluons cette initiative inédite qui m'honore. 

    Merci au vidéaste qui a pris la vidéo, qui est d'ailleurs la première vidéo que j'ai réalisée lors d'un reportage cabine.

    Sinon, parlons de Meucon, bourgade au nord de Vannes qui ne vaut pas mieux, pas moins qu'une autre. Elle a une architecture globalement armoricaine mais à force de balancer des évidences, je vais finir par lasser les personnes humaines qui viennent faire quoi ici.MEUCON040316 (33).JPG

    La commune dispose de tous les commerces essentiels (d'ailleurs on a dévoré un sandwich sur place et moi un far sans pruneaux en plus) et je ne doute pas que le jeune maire Pierrick Messager (sportif et originaire de Fougères dans le 35) fera tout son possible  pour que la cabine ne soit pas démantelée et que pour le bourg continue à dormir avec fougue et énergie. 

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    Voilà un peu l'architecture meuconnaise mais comme on dit sur les guides touristiques, son principal intérêt est de se situer a à peine une demi-heure de la 8ème merveille du monde (on n'est pas chauvins en Bretagne) à savoir le Golfe du Morbihan, qui est L'ATTRAIT, l'unique, la grandiose, la magnifique plus belle mer intérieure du monde. Et ce n'est pas Rex qui me contredira.

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    Malgré un climat doux, certains soirs d'hiver peuvent être frisquets et d'aucuns n'hésitent pas à enfiler  une petite laine. D'autres, plus précautionneux font des stocks de bois. Ainsi va la vie à Meucon. Le chargeur est de marque Mailleux, le tracteur a été acheté chez Gabillet mais je ne trouve pas la marque du tracteur , ni celle du godet, ni celle de la remorque (vu son âge, a-t-elle une marque d'ailleurs). En tout cas, le bois reste à débiter et la remorque en a vu d'autres. 

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    Je n'ai pas envie d'épiloguer. Meucon n'est pas une fête, Meucon est,  point barre et c'est le moins qu'on puisse demander à un bourg.. 

    Meucon , (56890), Morbihan , maire  : Pierrick Messager  (depuis 2014),  2300 meuconnais (certains sites mettent 2 n), cabine téléphonique, modèle de Paris parfaitement fonctionnelle. numéro d'appel : 02 97 60 71 68. reportage réalisé le 04 mars 2016 entre 12:20 et 12:50. Présence d'un collaborateur fan de rap et habitant Vannes. 

    Loïc LT, le 21:05:2016

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  • recensement des cabines # 63 - Saint-Fromond (Manche 50)


    Saint-Fromond se situe au nord de Saint-Lô à quelques kilomètres du Calvados. C'est un bourg sans charme comme beaucoup de bourgs normands (le principal intérêt de la Manche, c'est sa campagne, ses vallées, ses vergers, son bocage...) mais les bourgs ont payé un lourd tribu lors du débarquement, les alliés ne faisant pas dans la dentelle pour chasser l'ennemi. A Saint-Fromond, par exemple, le pont qui enjambe la Vire a été le théâtre d'affrontements violents et une stèle près du Fleuve rend hommage à un pilote canadien dont l'avion s'est écrasé en ce lieu-même. 

     

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    Mais ces bourgs sans charme reconstruits en moins de temps qu'il faut pour l'écrire recèlent d'enseignes désuètes, construites souvent après la guerre et qui sont souvent restées telles quelles, avec quelque rafraîchissement sans doute de temps en temps mais le tout vaut vraiment le détour. Par exemple, comment peut-il subsister une quincaillerie dans un bourg de 700 habitants (quincaillerie Lefrançois) ? En Bretagne, c'est totalement improbable. 

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     Par contre, la boucherie a rendu l'âme, ce qui est dommage car elle faisait de la sous-traitance pour le crédit Agricole. 

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    J'aurais beaucoup de choses d'autres à dire sur ce bourg mais je ne peux pas être exhaustif. Je pourrais l'épuiser dans un livre rien qu'en regardant quelques photos. Mais sachez que la société Mikit qui fabrique des maisons originales a investi plusieurs hectares dans lesquels des maisons poussent comme des champignons et où les prolétaires sont heureux de devenir propriétaires. 

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    Saint-Fromond , (50620), Manche , maire : Dominique Quinette  (liste Mikit-mi-Raisin), 780 fromondais. cabine téléphonique, modèle de Paris, hors service. numéro d'appel : 02 33 55 45 68. reportage réalisé le 06 mai 2016 entre 11:50 et 12:14.  météo : beau. 

    Loïc LT, le 07 mai 2016

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